Dès l’origine de notre projet, nous avons envisagé d’installer des serres, fixes. Sans avoir trop réfléchi à quoi ça sert ! En gros, on allonge le temps de culture en modifiant le climat dans un volume donné. Ce qui permet d’avoir des légumes plus tôt et plus tard qu’en plein champ.
Par bonheur, nous n’avons pas eu le temps de poser un tel abri la première année, mais nous avons pris du temps pour y réfléchir. Notamment avec la lecture du désormais célèbre livre de Eliot Coleman « Des légumes en hiver », qui décrit parfaitement le principe de la serre mobile.
Il ne s’agit donc pas dans cet article de faire une démonstration exhaustive de l’intérêt de ce principe, mais plutôt de raconter cette partie de notre aventure expérimentale.
Une serre, c’est assez cher. Entre 5 et 10 000 euros tout compris pour une surface de 8 x 20ml. Alors, on réfléchit à deux fois avant de se lancer. On a d’abord pensé à l’occasion, en ratissant les petites annonces. Quelques bonnes affaires envisagées sur le papier, mais la question du démontage / transport réduisait l’intérêt de l’occasion, sans être vraiment sûr de l’état technique de la serre.
Petit à petit, nous avons comparé avec du neuf, et fini par choisir cette option. Nous pouvions ainsi décider complètement du modèle, des dimensions et options de notre outils, et il était livré sur place.
L’emplacement des serres avait été prévu un peu en contre bas du terrain, sur une surface à peu près plate (60 cm de dénivelé sur 40 ml), et plane. A l’abri de la bise du nord par la stabulation, et avec un ensoleillement maximum, sans masque provocateur d’ombre. Et en plus en contrebas du bassin Indigo, ce qui facilitera l’irrigation gravitaire.
Une serre de quelle taille ? La taille réduit le prix au m². Et quitte à mobiliser de l’énergie pour monter cet outil, autant ne pas voir trop petit. Nous sommes resté néanmoins pour cette première expérience sur une serre de 8 mètres de largeur et 20 mètres de longueur. Et l’idée trottait de rendre cette serre mobile !
Pour résumer, l’intérêt de la mobilité, c’est de prolonger le temps. Et d’améliorer les conditions de culture. Les avantages sont bien décrits dans au moins deux liens suivants :
Nous avions en stock (prêt à mettre à la benne…) des rails de sécurité, type rail d’autoroute, démontés lors de notre installation. Après inventaire, nous avions 40 ml de rail en V et un peu plus long de rail à fond plat. Nous avons donc imaginé faire rouler notre serre sur une longueur de 40 ml. Soit l’équivalent de deux fois la surface de la serre (de 20 ml). Donc le coût des rails n’était plus un handicap. Restait à imaginer le principe de roulement, si possible économique. Nous avons choisi de supprimer les pieds fournis par le fabriquant, de les remplacer par un manchon porte roulette qui s’emboite dans le tube de l’arceau. Voir le croquis ci-joint.
Pour poser les rails, nous avons réalisé une fouille de 30 cm de profondeur sur 20 cm de largeur, que nous avons remplit de gore bleu, puis damé à la compacteuse. Sur les 80 ml de rails. Un gros travail de terrassement !
Les rails sont fixés par des fers à bétons plantés au raz et soudés au rails.
Reste à poser la serre sur les rails. Avant cette opération, nous avons commencé à préparer le terrain, qui à cet endroit, est plus argileux et lourd qu’ailleurs, en le décompactant à la grelinette, après traçage des planches. Désherbage et décailloutage de rigueur. Nous avons opté pour 6 planches de 80 cm sur la largeur, en conservant des allées nécessaires, et 4 longueurs de 9,20 ml. Nous croyons possible de positionner la serre en 3 stations différentes pour profiter au maximum de la mobilité.