Il était une fois un groupe d’amis qui transforme un rêve en réalité… L’histoire des Carrés Jardin pourrait se résumer dans cette simple phrase.
En effet, le rêve, c’est-à-dire l’espoir de vivre une vie plus conforme à des valeurs qui se sont affinées au cours de l’existence, ce rêve était là, bien ancré, régulièrement exhibé pour l’oxygéner, puis enterré à nouveau par le rouleau compresseur des jours qui passent. Enfoui, mais vivant. Et puis à force de se représenter mentalement un nouvel univers, il sort d’une tête pour en contaminer une autre, puis une autre, puis une autre… L’utopie devient peut-être, le peut-être devient possible, et si c’est possible, alors pourquoi pas ? Le travail de la loi d’attraction. Que de chemin parcouru entre ce rêve et ce projet déjà bien en place.
Ce rêve est étonnant par sa simplicité : produire localement l’essentiel des besoins primaires de subsistance, alimentaires et spirituels. C’est-à-dire produire des fruits, des légumes, des œufs, du pain, du miel : ce qui se produit avec un peu de terrain et beaucoup d’énergie. L’alimentation est la base d’une bonne santé physique. Mais ce n’est pas suffisant. Il ne s’agit pas de se refermer sur soi en tendant vers l’autonomie alimentaire. Il s’agit de partager pour garder ce lien indispensable à l’autre, de développer un “bien vivre ensemble”. Avec un cadre adapté, beau, bienveillant, économe.
Et puis les jours sont passés…
Et l’expérience a développé la conscience.
Un jour, nous avons commencé à chercher du terrain, nous en avons parlé à nos amis, qui nous ont dit : mais pourquoi ? Mais parce que ! Avec nous ? Pourquoi pas ! Construisons ensemble. Et l’aventure devient collective, réflexive, enrichie de notre diversité. Nous nous sommes mis au travail, par séminaires successifs, par observation de l’existant, nous avons adopté des outils pour l’échange à distance, nous avons construit petit à petit. Personne ne nous a dit que c’était impossible, alors…
Nous avons noirci des feuilles blanches et des tableaux Excel, rencontré des gens biens, maudit tous les autres, enrôlé nos enfants, baptisé le projet, dessiné un logo étendard, créé une société, cherché et cherché encore ce fameux foutu terrain sur lequel faire éclore notre rêve devenu projet. Puis nous avons re-défini des priorités, re-centré les objectifs, re-motivé les troupes.
Et puis un jour une petite annonce, une grande nouvelle, ce sera peut-être celui-là. Un terrain de la taille qu’on a voulu (après réduction), dans la zone choisie (après recentrage), avec les qualités nécessaires (notamment de l’eau). Première visite sur place. Premiers sourires. Mais il faudra casser la tirelire. Il faudra faire plus avec moins. Ajuster les prévisions. Mais toujours personne pour nous dire que c’est impossible, alors…
Alors, nous dessinons cet oasis de production pour satisfaire à ce rêve d’origine, pour produire du bon, du sain et du beau. Tous ensemble.